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L’aigle et le phénix : Un siècle de relations franco-polonaises, 1732-1832 Au XVIIIe siècle, la Pologne tremble, puis s’effondre, engloutie par les puissances frontalières. Les efforts de la France pour conserver cet ancien allié n’y peuvent rien. Espions, mouchards, chargés d’affaires, ambassadeurs ou ingénieurs militaires, sillonnent le pays « sarmate » en proie à la guerre civile et tentent d’y remettre de l’ordre. Tous ces efforts restent vains. Refrisant l’asservissement, les Polonais commencent à émigrer et s’engagent dans une véritable épopée, maintenant oubliée. Pour combattre les puissances copartageantes, dans l’espoir de reconquérir leur territoire, ils rejoignent les rangs de l’armée révolutionnaire. Immigrés nobles ou roturiers, hommes d’épée ou paysans, ils sont de toutes les campagnes du Consulat et de l’Empire. Il faut attendre la création du grand-duché de Varsovie pour sentir les frémissements d’espoir de toute une nation : la campagne de Russie et le Congrès de Vienne mettent fin à tous leurs rêves. Les Polonais qui s’étaient distingués pendant l’Empire deviennent alors des indésirables traqués par la police de la Restauration. Destins individuels, marqués par la pauvreté, les Polonais sont tous suspectés d’être Bonapartistes. Pendant cette période, ils perdent non seulement leur pays, mais aussi leur seul allié. Il faut attendre l’insurrection de Varsovie pour que la France ouvre ses portes aux milliers d’hommes et de femmes qui, depuis si longtemps, réclament leur indépendance au sacrifice de leurs vies.