Histoire, médecine, et santé 10, hiver 2016, Guerre, maladie, empire
Ce numéro propose quatre études de cas focalisées sur les empires français, allemand et néerlandais et leurs colonies dans la Méditerranée, en Afrique subsaharienne, aux Caraïbes et en Asie sud-orientale. Il adopte donc une perspective large du point de vue géographique, visant à la fois à surmonter le nationalisme méthodologique de la vieille histoire des empires et à élargir le champ d’observation à des empires plutôt marginalisés (Allemagne, Pays-Bas) dans le cadre de l’historiographie sur le colonialisme. Ainsi, il est possible de mieux saisir les analogies et les enchevêtrements entre différentes expériences coloniales, ainsi que la circulation des savoirs engendrée par les guerres, les migrations et les interactions transculturelles entre colonisateurs et colonisés.
Au regard de la chronologie étudiée, l’inclusion des guerres révolutionnaires et napoléoniennes permet de poser la question – souvent négligée par l’historiographie sur la médecine coloniale – des rapports de continuité entre les doctrines médicales de l’époque moderne et la médecine tropicale contemporaine. Dans ce cadre, l’histoire des pratiques et des savoirs médicaux est abordée, à partir d’une pluralité de sources, avec des approches relevant surtout de l’analyse des discours, de l’histoire sociale et des études biographiques voire prosopographiques, et en cherchant donc à combiner une histoire à vocation globale avec une perspective micro-historique.