Somosierra 1808: Les Polonais de l'Empereur ouvrent la route de Madrid !
Independently published (28 Aug. 2020)
Paperback : 231 pages
ISBN-13# 9798678833068
En ce 30 novembre 1808, la Péninsule Ibérique résonne du bruit de centaines de milliers de baïonnettes qui font retentir leur cliquetis d'acier des anciens royaumes de León à celui de Catalogne en passant par celui d'Aragon. La Grande Armée, dirigée par l'Empereur en personne, vient d'entrer en Espagne pour mettre un terme à cette ‘’intolérable’’ résistance qu'oppose depuis maintenant plus de six mois tout un peuple en armes à une armée française qui pensait ne faire qu'une bouchée de la patrie de Cervantès. Beau rêve que l'illustre écrivain aurait pu apprécier en d’autres circonstances et qui, dès l'été 1808, est ruiné par le désastre de la capitulation de Bailén : 20 000 soldats français, la plupart des conscrits, avec leurs généraux, leurs armes, leurs bagages, leurs drapeaux, leurs canons, obligés de se rendre aux conditions humiliantes de soldats espagnols improvisés, connaissant à peine l'art de la guerre mais animés d’un sursaut patriotique sans précédent en Europe. Mais maintenant, ce sont les vieux briscards couverts de cicatrices de la Grande Armée d’Austerlitz, d’Iéna et de Friedland qui arrivent en Espagne et partout le combattant ibère est mis en fuite : la Biscaye et la Cantabrie pacifiées, la Catalogne réduite à des poches de résistances, l'Aragon soumis au tragique destin de Saragosse immolée et de son interminable siège, Burgos déjà tombée aux mains des fantassins de la Garde Impériale ; tout semble sourire aux armes françaises. Pourtant, en ce 30 novembre, la victoire facile semble avoir déserté le camp français et si l'on veut obtenir quelque succès, il faudra l'obtenir en versant du sang, beaucoup de sang. Ce sang que l'Empereur sait être l'esprit vivifiant de son Empire et de sa gloire aura deux géniteurs en ce jour. L'aigle doré français qui, comme chaque jour de campagne depuis quinze ans, verra de ses plumes tomber au champ d'honneur mais surtout l'aigle blanc polonais qui, fusant d'un vol tragique quoique sublime, ira rejoindre d'un battement d'ailes son illustre mentor dans les cimes de la gloire éternelle. Le lieu : un col appelé Somosierra et qui donne l'accès à la route de Madrid à travers de difficiles et sinueuses montagnes. L’ennemi : des milliers de fantassins espagnols bien décidés à défendre leur capitale de l'outrage français. Les Héros : 150, peut-être 200, peut-être une simple centaine, qu'importe le chiffre... Chevau-légers polonais de la Garde Impériale qui, en ce jour, maudit pour certains, bénis pour d'autres, accompliront ce que l'on avait prédit impossible pour plus téméraires qu'eux. En une simple dizaine de minutes et une seule charge, ces cavaliers que l'on eût confondu avec des paladins d'un autre âge s'ils ne portaient l'uniforme napoléonien, réussirent l'exploit de s'emparer de quatre batteries d'artillerie, de chasser 6000 fantassins espagnols et de balayer toutes velléités de résistance dans cet ultime verrou sur la route de Madrid. Dans ce col dont bientôt toute l'Europe connaîtrait le nom, la chevalerie polonaise avait, de nouveau, vécu comme si, l'espace d'un instant, Napoléon avait su insuffler un élan vital à ces jeunes soldats dévoués à sa cause autant qu'à la cause nationale polonaise. L'exploit terminé, Napoléon lui-même ne se rendra compte qu'avec étonnement de l'évènement avant de le montrer en exemple à toute son armée d’abord, à l'Europe entière ensuite. Désignant le soldat polonais en ce jour, on pourrait, parodiant Corneille, écrire : Que voulez-vous qu'il fît ! À un contre dix ? Qu'il mourût ! Et effectivement, ils moururent ces cavaliers venus des lointaines contrées par la Vistule baignée, mais le soir même, Napoléon vainqueur, couchait dans la plaine où scintillaient les premières lumières de la capitale de ces rois qui avaient été un jour les maîtres du monde.